L’histoire du badminton, création et développement.
Des origines variées et très anciennes.
Les premières traces de jeux de volant remontent à 206 avant J-C, en Chine, où les échanges entre les différents protagonistes, principalement des femmes, s’opèrent avec les pieds (« Ti Jian Zi »). On identifie également des jeux similaires dans d’autres pays d’Asie, comme en Inde, au Siam (Thaïlande) ou encore au Japon.
A partir du Moyen-Age, le pays du soleil levant est d’ailleurs le premier où les joueurs introduisent des instruments faisant office de raquette dans le cadre du « hanetsuki ». Pratiqué lors du passage à une nouvelle année, les jeunes filles utilisent des bouts de bois taillés de façon rectangulaire, appelé « hagoita », pour s’échanger un volant.
Par ailleurs, on identifie également des jeux de volants effectués par des peuples et des tribus indiennes d’Amérique, comme les Pima, les Salish, les Kwakiult, les Tupi et les Zuni. Ces échanges se faisaient aussi bien avec les mains que les pieds, et les volants étaient confectionnés à base de boule de feuille de maïs et de plumes.
Parmi ces tribus, celle des Tupi a d’ailleurs inventé la « pétéca », jeu dans lequel les participants s’échangent un grand volant, à la main, en passant au-dessus d’un filet. Par la suite, ce jeu est devenu très populaire au Brésil, notamment lorsque les Portugais se le sont réapproprié au moment de la colonisation. Encore aujourd’hui, on identifie des millions de pratiquants, et des championnats du monde sont organisés.
En France, les premières traces de jeux de volant sont plus récentes, et datent du 14ème siècle, lorsque le jeu de paume est touché par des modifications. C’est auprès de l’aristocratie que le « Jeu de volant » trouve son succès initial, puisque cette activité plaît à de nombreux rois, comme François Ier, Charles IX ou encore Louis XIV.
Par la suite, ce jeu va s’étendre et gagner en popularité auprès des jeunes et des paysans, sous l’impulsion des recommandations des philosophes et des pédagogues, notamment à partir du 18ème siècle. On identifie alors des variations d’appellation en fonction des provinces, allant de « Grièche » à « Picandeau », pour décrire une seule et même activité qui est pratiquée à travers tout le territoire.
De l’autre côté de la Manche, un jeu très similaire émerge, et bénéficie d’une forte popularité auprès des jeunes femmes de bonne famille, le « Battledore and Schuttlecock ». Pratiqué à partir du Moyen-Age, l’objectif est de maintenir en l’air un volant (« schuttlecock »), en utilisant un battoir fait de parchemin ou de boyau (« battledore »).
Ce jeu était si populaire qu’il dépassait les frontières anglaises, comme on peut le constater avec l’exemple de la reine Christine de Suède. Au 17ème siècle, cette dernière avait prise pour habitude de défier les grands de sa cour, comme l’érudit Samuel Bochart.
La naissance du badminton moderne.
Bien que tout ces jeux s’apparentent au badminton, aucun ne découle directement à la création de cette activité.
En 1973, des officiers militaires britanniques reviennent d’un long périple en Inde et se retrouvent dans le château du Duc de Beaufort à Badminton dans le Gloucestershire. Ils décident alors de présenter une activité qu’ils ont découvert pendant leur voyage, le poona, un jeu d’échanges avec une balle et une raquette. Ne disposant pas du matériel adéquat, ils utilisent un bouchon en liège d’une bouteille de champagne dans lequel ils insèrent des plumes et commencent à se l’échanger, le badminton est né.
Quelque temps plus tard, le jeu est présenté au public dans le magazine londonien The Field, et en 1876, les premières règles officielles sont édictées par Henri Jones dans un ouvrage de cinq pages. Dans les années qui suivent, le badminton se développe et gagne en popularité, conquérant les adeptes des divers jeux de volant et notamment ceux qui pratiquent le Battledore and Schuttlecock.
L’institutionnalisation du jeu va se poursuivre jusqu’à la création d’une fédération anglaise de badminton en 1893, qui déclenche l’augmentation massive du nombre de pratiquants et de clubs, et officialise définitivement les règles qui encadrent la pratique.
Un jeu qui se développe en France et à l’internationale.
La France est l’un des tous premiers pays vers lequel s’exporte le badminton, notamment via les diverses communautés britanniques installées à travers le pays. Peu à peu, ce jeu remplace le jeu de volant qui était pratiqué auparavant, et les premiers clubs voient le jour, comme à Dieppe en 1907.
L’institutionnalisation sera plus tardive, puisque la Fédération Française de Badminton n’est fondée qu’en 1934, avant d’être rapidement placée sous tutelle de la Fédération Française de Tennis par le régime de Vichy dans les années 40. Cependant, elle est refondée définitivement en 1979, et son nombre de licenciés de cesse de croître depuis.
Il est tout de même important de noter que sa pratique reste principalement scolaire en France, puisque le badminton détient une place centrale dans les programmes sportifs (2ème sport le plus pratiqué à l’école), notamment parce que c’est une discipline ludique et assez facile à prendre en main pour des débutants.
A l’échelle internationale, le badminton s’exporte progressivement à partir du début du 20ème siècle, s’implantant initialement en Europe, avant d’atteindre l’Asie et l’Amérique du Nord. Des compétitions nationales et internationales sont rapidement organisées, mais le tout manque cruellement de structure.
Pour y remédier, la BWF (Badminton World Federation, anciennement IBF) est fondée en 1934. Son rôle est d’harmonier la pratique à l’échelle internationale, ainsi que de s’assurer de l’organisation des compétitions à travers le monde.
Le badminton continue alors de se développer, avec la mise en place de nombreuses compétitions, comme la Thomas Cup et l’Uber Cup. Cependant, le sport se voit introduit assez tardivement aux Jeux-Olympiques, puisque c’est seulement en 1992 à Barcelone que les 5 disciplines du badminton intègrent la compétition.
